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24/07/2007

Chapître 1 - Qui a découpé le Président en 10 morceaux? (dernière partie)

Le lendemain matin, mardi, le Ronchon réunit son team de choc pour un debriefing. L'ambiance n'y est pas. La nouvelle a filtré. Les détails sordides abondent. L'équipe du Ronchon, les cadors dont il n'a recruté qu'une partie sont rassemblés dans leur bureau terrés. Ronchon sonne le rappel. "Oh, les nazes! Au taf'". Il sait parler aux hommes!  Toujours sur le ton de la rigolade. Sauf qu'aujourd'hui. C'est moche. Ils font la gueule. Ils... Grammaticalement correct. parce qu'il y a un mec dans l'équipe. Un petit jeune, tout frais sorti d'une prestigieuse école de commerce à 30 000 Euro l'année. Charles-Henri Carbil de la Tramoye. Joli costars. Propre sur lui, mais capable de débiter des horreurs à connotations sexuelles qui traumatisent ses petites camarades. Ronchon adore l'humour pipi-caca-prout. Charles-Henri le fait marrer, c'est déjà ça. A part ça rien à dire. Il met des chaussettes montantes. Se chausse chez Weston. Offertes par ses parents à Noël, probablement... Au tarif auquel l'entreprise le paye... C'est la trouvaille du Ronchon. Un clône. Parce que les quatre autres piliers du team de choc...... C'est par essence plus complexe. Elles étaient déjà en place quand le Ronchon a été recruté. Pas depuis longtemps, mais suffisamment pour avoir envisagé d'être calife... Il y a Carmela Silinski, Charlotte-Marie Bonitard-Péru, Mika Polval et Caroline-Marie de Vaudry La Pérouse. Entre 32 et 45 ans. De la bombe, bébé. Pas profilées comme les chef de publicité des magazines féminins, mais presque. 12 cm de talons l'hiver, avec bottes et jupes courtes, plus ou moins en peaux de bêtes. Effet push-up, sauf Mika, qui rêve secrètement d'implants... Bêtes de combat, toujours prêtes à embarquer à bord de leurs Minis pour aller à la pagette... Aller à la pagette, aller au client... Métaphore sexuelle... Mais c'est le métier. Vendre de la pub, de l'espace dans un des plus prestigieux magazines économiques français. Faire du chiffre, convaincre. Tuer.

Des tueurs, des chieurs. Ronchon les adore. Sauf que pour que ça marche, il faut un moral d'acier... Et aujourd'hui que l'autre naze s'est fait découper... Le moral des troupes va en prendre un coup. De là à ce qu'ils organisent une messe où la foule des faux-culs va pleurnicher sur le cercueil du petit père des peuples...

Il s'assoient tous en silence autour de la table de réunion. "Bon, ben, les affaires continuent! Les keufs enquètent. pas plus d'infos. Et il faut faire tourner la boutique. Pas terrible comme épitaphe. Le team de choc secoue la tête, signe d'approbation silencieuse. Ronchon décrête un déjeuner de service. Tous au restau du coin. On va picoler à l'heure du déj. Entre soi. Demain sera un autre jour. Les clients attendront. L'équipe approuve. Sonnée.

Dans le rade du coin, ils avalent leurs tomates-mozza en buvant du Brouilly. Les langues se délient un peu. En fait, sur le fond, ils s'en foutent du big boss. Tant que les primes de fin d'année tombent et que le comité d'entreprise propose de beaux voyages... Deux bouteilles plus tard - à six c'est raisonnable - ils regagnent la base. Il est trois heures. Ils sont pétés. Pas plus qu'après un déjeuner dit "d'affaire" normal...

Personne ne fout rien de l'après-midi. Deuxième jour de deuil. On parle bas dans les couloirs, la machine à café est désertée.

18h00. Ronchon plie les gaules. Rentre chez lui après avoir congédié ses sbires. "Demain on s'y remet!". Approbation générale. Pas bien contrariants pour une fois. On devrait zigouiller un cadre chaque mois, ça ferait réfléchir les autres, pense-t-il...

 

A suivre... 

 

19:30 Publié dans Roman | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ronchon, singe, roman

02/07/2007

Chapître 1 - Qui a découpé le Président en 10 morceaux? (3ème partie)

Journée de merde. Matinée de merde. Ambiance de merde. Les heures se traînent, les équipes se traînent. La nouvelle est tombée aussi dans les rédactions des grands médias. Découpé en 10 morceaux le grand patron. Taillés bien net par un professionnel. Pas de piste, pas d'indice. Nada. Ventilé façon puzzle pour jardin d'enfant à travers la capitale. Un morceau dans chaque grande agence média avec laquelle il était sensé être en contact. Ca c'est louche. Ils ont reçu leur paquet déposé à la réception. Nickel! Bien emballé, étanche. Joli papier. Du travail de pro. Pourquoi dix morceaux? Hein? Avec un destinataire pour chaque... Ils ont crû recevoir les cadeaux habituels, les coffrets de dévédés, les caisses de champagne ou de primeurs... Las... Pas de bol. Viande froide au jourd'hui. Hauts et bas morceaux.
 
Personne ne rigole. Ambiance plombée. A 13 heures, Ronchon part rejoindre des potes autour d'un verre de Sancerre rouge frais. Il n'a pas très faim. Aujourd'hui ça sera plutôt poisson. Evidemment les potes, tous professionnels de la profession, winners de chez winners, dieux des médias s'interrogent et l'interrogent. On cause, on s'échauffe. Il finit par être 15 heures 30. L'heure de regagner la base. L'oeil un peu injecté de sang. Baillements, embrassades. A plusse ma poule. Le Ronchon enfourche son sccoter. Messieurs les directeurs regagnent leurs pénates. Un coup de fil rapide à la boîte vocale. Pas de message personnel. Rien que du pro. Ronchon zappe rapidement. Un coup d'oeil à l'écran du Blackberry, fidèle fil à la patte et compagnon d'infortune. Rien de particulier. L'avalanche habituelle de mails, copies de copies. Mutli-destinataires. Rien de personnel. Que du pro. On verra ça plus tard. Une tape de la main sur le haut du casque. Réflexe pour s'assurer que tout est en place. Démarrage rapide, crissements de pneus. 
 
...
 
La base est calme. Les mouches se taisent. La moquette ne crisse même plus. La machine a café est désertée. Les zombies errent. Ronchon ferme les yeux. Vautré dans son fauteuil directorial. Il flotte. L'esprit loin de son enveloppe terrestre. Le Président découpé en morceaux. Ca n'était pas prévu. Ca n'entre pas dans le programme. Y'a eu un bug dans la matrice.
 
A suivre 

08:45 Publié dans Roman | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roman, ronchon, singe, quadru-man

16/06/2007

Chapître 1 - Qui a découpé le Président en 10 morceaux?

Ca la fout mal. Le singe dort. On est lundi matin. Normalement, pour le Ronchon, la vie commence à 9 heures et 30 minutes pétantes. Le comité de Direction. La revue du weekend. Le point sur les affaires en cours. Les encouragements pour les affaires à venir. La semaine commence. Sur les chapeaux de roues. C'est ça l'univers joyeux de la comm'! C'est ça l'île aux enfants. Le pays joyeux des cons heureux. Le taf' est simple. Vendre l'espace disponible du magazine. Le plus cher possible. Se battre avec les journalistes. Intégrité contre intégrité. Vision de sa propre intégrité contre celle de l'autre. L'ennemi, le plumitif. C'est l'économie, baby! Parlons-en du magazine.
Bourses Mag, ça avait failli s'appeler... C'est pas de la couille, avaient ironisé les mauvais esprits, dont le Ronchon himself, jamais avare d'un bon mot. Les experts du marketing avaient finalement arrêté leur choix sur "un putain de concept que je te dis pas que ça va cartonner"... Enfin, pas formulé précisément de façon aussi triviale. Un bon coup de marketeurs fous, maîtres de la périphrase et de la reformulation positive qui tue. La cible: les céhessepéplusse, avec des hauts revenus. On ne cible pas les pauvres. Les pauvres font chier. Ils n'achètent pas, sinon à crédit. Et quand ils achètent, qu'est-ce qu'ils achètent, hein? Je te le donne Emile! Une télé. Un écran plasma 120 cm de diagonale. Crédit sur 48 mois. Va essayer de leur faire acheter des béhèmes après... Macache! "Riches magazine" avait été évoqué. Mais trop risqué, trop casse-gueule pour le marché français! C'est qu'au pays du béret basque et du tricot rayé, l'argent dort sous le matelas de tatie. Les cerveaux avaient revu leur copie. Pas de provocation. "Kapital"... déjà pris. "Pognon mag", vulgaire. "Flambe hebdo", avait tenu la corde pendant un temps. Puis tout le monde s'était dégonflé. Trop provocateur. Un coup à aggraver la fracture sociale et à donner de mauvaises idées aux organisations extrémistes de gauche. Le temps des prises d'otages, des assassinats des suppôts du grand capital était un peu trop connoté fin des seventies. Pas de provoc', ne réveillons pas l'Andreas Baader qui dort au fond de chacun. Privilégions la paix sociale... Et les capitaux seront bien gardés. Croîtront et multiplieront. Alleluia!!!
A force de réunions de consommateurs potentiels, de lecteurs, de quidams panelisés, ils finirent par définir le concept. Un magazine "laïfestaïle" qui rassurerait le riche... La même fonction que la main gauche de ceux qui passent la journée à vérifier que leur pénis est toujours à sa place... Ca donnerait dans l'actualité politico-économico-machin. Ca serait plutôt mensuel. Et ça s'appellerait... "Intere(s)t"... La chose était le n-ième magazine lancé par Editor(s) SA, filiale de Editor(s) Inc. Europe, elle-même filiale de Editor(s) Inc. Worldwide, branche presse de la compagnie globale de communication et médias dirigée par Alasdair McMurphy. Le célèbre tycoon. Connu pour son âpreté au gain, sa mentalité de raider sans pitié et son goût pour les asiatique longilignes à gros seins...
 
A suivre... 

10:40 Publié dans Roman | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ronchon, singe, quadru-man, roman

14/06/2007

Roman? Intro.

- Yo Monkey!

- Yo Man!

Samedi matin. Ronchon, vautré sur le canapé. En calbut'. Pas vraiment sexy, le teeshirt froissé, pas rasé, le cheveu en bataille. Samedi matin, le calbut' entrebaillé, pas vraiment apétissant. Les enfants vaquent, entre céréales et dessins animés. Ambiance calme. Temps gris dehors. Pas de pluie. Un de ces temps informes. On est sensé être au printemps. Le printemps, parlons-en. Loose totale. Le Ronchon a l'oeil rivé à ses écrans, téléphone, blackberry, ordinateur portable. Le Ronchon blogue. On est samedi matin. les enfants ne vont pas à l'école. Une chance. Un samedi sur quatre. Les kids sont très calmes. Les céréales craquent sous la dent. Ils ne se plaignent même pas de la qualité du room-service. Ronchon est tellement absorbé qu'il reste de toute façon imperméable à toute sollicitation. La semaine a été rude. Merdique, disons-le franchement. Une semaine ordinaire, dans une boîte ordinaire. Nous y reviendrons. Le Ronchon, pour ceux qui prennent l'histoire en cours. La quarantaine. Jusqu'à il y a peu, pas sportive du tout ladite quarantaine. Et puis soudain, un déclic. Paf! une illumination subite. Le coup du pilier de Paul Claudel. Sauf que là, en l'occurence, ce n'était pas Dieu, dans le recoin sombre mais la muse du sport. Probablement blonde à forte poitrine. Le genre de créature qui n'évolue et ne s'épanouit que dans l'atmopshère moite des salles de sport où se mêlent testostérone, progestérone, et jus de crâne microdosé... Exposition des faits, disé-je. A ma droite Ronchon. 100 kilos de bidoche. Moins de gras. Partageant avec le boeuf de Kobé le goût de la bière et du saké... A ma gauche, le singe. Jiminy Cricket. Conscience noire. Quelques grammes de fourrure synthétique. Animal doué de raison. Doudou et thaumaturge. Souffre-douleur et psy. Coach. Nourri à la banane et à la bière.

Ansi débute à nouveau notre chronique sarcastique. Un samedi matin. Ronchon se gratte élégament l'entre-jambe. Baille. Se passe la main dans les cheveux. Etouffe à peine un "bordel de merde!" délicieux alors que la connection internet wifi  adsl à super haut débit atomique vient de tomber en rade. Vide intersidéral. Sa délicieuse moitié dort encore, ou du moins dormait jusqu'au "bordel de merde!" annonciateur d'une rude journée...

A suivre... 

17:20 Publié dans Roman | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : roman, ronchon, singe, quadru-man