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16/06/2007

Chapître 1 - Qui a découpé le Président en 10 morceaux?

Ca la fout mal. Le singe dort. On est lundi matin. Normalement, pour le Ronchon, la vie commence à 9 heures et 30 minutes pétantes. Le comité de Direction. La revue du weekend. Le point sur les affaires en cours. Les encouragements pour les affaires à venir. La semaine commence. Sur les chapeaux de roues. C'est ça l'univers joyeux de la comm'! C'est ça l'île aux enfants. Le pays joyeux des cons heureux. Le taf' est simple. Vendre l'espace disponible du magazine. Le plus cher possible. Se battre avec les journalistes. Intégrité contre intégrité. Vision de sa propre intégrité contre celle de l'autre. L'ennemi, le plumitif. C'est l'économie, baby! Parlons-en du magazine.
Bourses Mag, ça avait failli s'appeler... C'est pas de la couille, avaient ironisé les mauvais esprits, dont le Ronchon himself, jamais avare d'un bon mot. Les experts du marketing avaient finalement arrêté leur choix sur "un putain de concept que je te dis pas que ça va cartonner"... Enfin, pas formulé précisément de façon aussi triviale. Un bon coup de marketeurs fous, maîtres de la périphrase et de la reformulation positive qui tue. La cible: les céhessepéplusse, avec des hauts revenus. On ne cible pas les pauvres. Les pauvres font chier. Ils n'achètent pas, sinon à crédit. Et quand ils achètent, qu'est-ce qu'ils achètent, hein? Je te le donne Emile! Une télé. Un écran plasma 120 cm de diagonale. Crédit sur 48 mois. Va essayer de leur faire acheter des béhèmes après... Macache! "Riches magazine" avait été évoqué. Mais trop risqué, trop casse-gueule pour le marché français! C'est qu'au pays du béret basque et du tricot rayé, l'argent dort sous le matelas de tatie. Les cerveaux avaient revu leur copie. Pas de provocation. "Kapital"... déjà pris. "Pognon mag", vulgaire. "Flambe hebdo", avait tenu la corde pendant un temps. Puis tout le monde s'était dégonflé. Trop provocateur. Un coup à aggraver la fracture sociale et à donner de mauvaises idées aux organisations extrémistes de gauche. Le temps des prises d'otages, des assassinats des suppôts du grand capital était un peu trop connoté fin des seventies. Pas de provoc', ne réveillons pas l'Andreas Baader qui dort au fond de chacun. Privilégions la paix sociale... Et les capitaux seront bien gardés. Croîtront et multiplieront. Alleluia!!!
A force de réunions de consommateurs potentiels, de lecteurs, de quidams panelisés, ils finirent par définir le concept. Un magazine "laïfestaïle" qui rassurerait le riche... La même fonction que la main gauche de ceux qui passent la journée à vérifier que leur pénis est toujours à sa place... Ca donnerait dans l'actualité politico-économico-machin. Ca serait plutôt mensuel. Et ça s'appellerait... "Intere(s)t"... La chose était le n-ième magazine lancé par Editor(s) SA, filiale de Editor(s) Inc. Europe, elle-même filiale de Editor(s) Inc. Worldwide, branche presse de la compagnie globale de communication et médias dirigée par Alasdair McMurphy. Le célèbre tycoon. Connu pour son âpreté au gain, sa mentalité de raider sans pitié et son goût pour les asiatique longilignes à gros seins...
 
A suivre... 

10:40 Publié dans Roman | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ronchon, singe, quadru-man, roman

Commentaires

Impitoyable ! ;-)

Écrit par : xtelle | 17/06/2007

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